samedi 13 octobre 2012


le trésor du colibri 31

... pleine de gentils fantômes
avec la vente de la maison du squivit, se tourne une page; construite en 1971 par l'entreprise brestoise "louis salou", elle n'a certes pas le charme d'une maison munie de capucines ou de pierres de taille, mais la solidité, la spaciosité et la luminosité rassurantes et équilibrantes à la petite fille de 9-10 ans que j'étais;
j'y étais bien... j'y étais aussi bien dedans que dehors, car de grandes fenêtres y faisaient rentrer le soleil.

le 1er hiver
... pas cool, ma foi...; danielle était, depuis toute petite, sujette aux bronchites; début novembre, une fois de plus malade, ma mère avait pensé bien faire en installant sa chambre dans la maison neuve; celle-ci serait mieux chauffée...c'était encore pire... donc retour de danielle dans la vieille maison;
juste avant noël, on déménage pour de bon... fin janvier, c'est au tour de ma mère, puis moi, puis mon père d'être malades; mon père, 40°c de fièvre, avait du mal à boutonner sa chemise; seules irène et michelle en pension à brest, la semaine, ne sont pas tombées malades.
ma mère, moins malade que mon père, se levait pour faire le travail... jusqu'au moment où elle s'est rendue compte qu'elle allait mieux le soir que le matin, donc après avoir passé la journée dehors;
dans les chambres, il y a des petites trappes, dans les placards, donnant sur les doubles cloisons... l'idée lui fût venue de les ouvrir la nuit... et tout le monde a guéri... ouffffff... en fait, c'était le plâtre tout neuf qui nous rendait malade... un bel été pour aérer la maison, et ce fût bon.

lourdes
 michelle avait une correspondante mexicaine; lourdes, d'une famille de 11 enfants, était malgré tout d'un milieu aisé; le père, ingénieur à la manufacture des tabacs à mexico, lui avait offert, pour ses 17 ans, un voyage en europe, elle qui voulait devenir "interprète".
une très gentille fille, ma foi; on l'avait accueillie 3 semaines de juillet, où l'échange fût simple, naturel et enrichissant entre lourdes et la famille... un très joli souvenir.
suite à son séjour chez nous, elle devait rejoindre une autre correspondante dans l'allier; michelle était partie avec elle... puis, tant qu'à avoir traversé l'atlantique, un p'tit séjour aux pays-bas dans une autre famille.

la pendule
dans la cave, il y avait une "pendule", avec le balancier, qu'on doit remonter tous les jours et qui sonne les quarts d'heure, et qui chante  les heures; pas une grande... elle mesurait environ 70cm;
je ne me rappelle pas de voir le balancier se balancer, mais elle marchait quand même; les heures, elle ne sonnait pas un nombre de coup mais chantait une musique;
elle avait une autre particularité, celle de retarder de 10min chaque jour; chaque matin, à sept heure, une fois remontée, on la mettait à l'heure... qui fait que seuls les gens de la maison connaissaient l'heure exacte à toute heure du jour et de la nuit.
après que je sois partie, elle a cessé de fonctionner pour de bon... fût mis à la place, dans le meuble, une horloge de la bonne dimension... toujours à l'heure... et qu'il n'y avait pas besoin de remonter...

les bugel
c'était une famille de loire-atlantique... jean, denise et cathy; cathy n'était pas la fille de jean... en fait, denise était 2 fois veuve, jean étant son 3ième mari;. ils tenaient une ferme laitière à bouvron.
jean avait par le passé, été éleveur de porcs, et avait vu mon père dans les concours et articles de revues spécialisées... depuis longtemps, il avait eu envie de le rencontrer... et à l'occasion de préparer ses vacances avec sa petite famille, il avait écrit à mon père, si celui-ci consentait à le voir installer quelques jours leur caravane et visiter l'exploitation.
la famille bugel est devenu plus que des invités de passage... de véritables amis, avec qui on a échangé vacances et autres pendant des années.

la 2cv
mon père avait acheté la 2cv, entre michelle et irène, qui travaillaient alors et venaient d'avoir leur permis.
pendant plusieurs années, elle ont travaillé respectivement à plougastel et kerhuon... elles faisaient donc la même route... çà tombait bien.
le soir, lorsqu'elles rentraient du travail, je dévalais les escaliers de la cave, pour leur ouvrir la porte du garage... un jour, pour faire plus vite, j'ai sauté 7 ou 8 marches d'un coup... et paffff!!!! je me suis prise la dalle dans le front;
étendue en bas de l'escalier, j'entendais tout, je voyais un petit angle, mais je ne pouvais bouger... j'entendais mes sœurs, monter les escaliers, sonner à la porte d'entrée et demander: "mais, qu'est-ce qu'elle fout jacqueline???",  mais je ne pouvais bouger... je voyais milou boire le sang qui coulait de mon front, mais je ne pouvais bouger... le temps qu'elles descendent, constatent, m'aident à me relever, petit à petit je reprenais mes esprits.
j'ai toujours la cicatrice sur le front... impossible pour moi, d'oublier.

le boucher
une fois à la retraite, mon père élevait des animaux... poules, dindes, lapins, moutons et cochons biensûr... il approvisionnait la famille et vendait le large surplus... des petits sous pour prendre l’apéro et jouer au tiercé le dimanche matin; cet activité entrainait également un passage régulier à la maison... bref, une vie sociale bien remplie.
un de ses complices, était le boucher; il venait découper le cochon; j'aimais bien, plutôt comique, il était "radio lavoir" à lui tout seul; sinon, comme papy, jamais soul mais ne sachant pas refuser un verre de vin... çà lui avait fait perdre un temps son permis de conduire, pris avec l'alcool au volant de sa R11;
pas grave; il a troqué sa R11 contre une voiturette... et lorsqu'il aurait pu récupérer son permis, çà ne l’intéressait plus, habitué à sa voiturette qui lui convenait tout à fait...
... sauf que... pris avec l'alcool au volant de sa voiturette.... décision du tribunal: "interdiction de conduite de tout véhicule à moteur"!


après le décès de ma mère, mon père qui souffrait de sa hanche qu'on ne voulait plus lui réopérer, vu son âge... avait cessé son petit élevage; la vie ne semblait plus avoir la même saveur... et la grande maison devint   bien calme, bien trop calme, bien trop grande...
... maintenant, elle cherche une famille à abriter... des enfants à s'y amuser... des adultes à bricoler, jardiner, faire des confitures, réveiller de l'odeur du café du matin... et des amis à inviter "à boire un coup dans la cave".


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