mardi 4 décembre 2012


le trésor du colibri 36

couac culinaire d'antan
ma mère connaissait les bases de la cuisine et , même sans qu'elle soit cordon bleu, nous avons appris à ses côtés les bases d'une bonne alimentation... le problème ne fût pas là; elle fit parti de "la" génération qui a connu dans tous les domaines, la plus grande évolution, y compris dans la cuisine, naitre avec une cheminée, passant par le fourneau, le four à gaz, puis mini four électrique.... et....et... et encore tellement autres choses... tout chambouler... à tout moment...
... dur dur à suivre.

le café
c'était avant qu'il y avait la cafetière électrique; on remplissait d'eau froide, une casserole, y ajoutait café et chicorée... portait à ébullition... et laisser infuser;
une fois infusé le café, à la louche, on le mettait dans le filtre de la cafetière; à préciser, qu'il n'y avait pas de filtre en papier, donc des grains de chicorée venaient boucher les trous... on tapait sur le filtre avec la louche... qui se déformait... et qu'il y avait du marc au fond de la cafetière.
d'où l'expression "lire dans le marc de café" .... iiiiiiiiii
beaucoup plus tard, j'ai vu lors d'une grande fête où passaient des milliers de personnes, dans des grandes marmites, le café infusait dans des sacs à far... judicieux!!! ma foi... pas le moindre micro grain de café moulu;
armand me dit, que c'est ainsi que faisait son père, ainsi que denise, la femme d'hervé... pistonnés, les léonards, d'avoir inventé le kig ha farz

le plastique
le plastique a révolutionné le travail de la ménagère... de toute forme et de tous usages, léger, facile d'entretien...; un jour, ma mère eu de l'eau à chauffer... mit l'eau dans la bassine... la bassine sur le fourneau...
... gloup...floug... slou slou... et pplllllllloouuuuuuuuuffffffff... plaf.

la soupe
toute ma jeunesse, j'ai mangé de la soupe midi et soir, 365 jours  sur 365... ou presque;
à la base, c'est loin d'être une erreur, lorsqu'il est conseillé de manger 5 fruits et légumes, ma foi; ma mère, ce fût pour une autre raison; elle ne digérait les légumes que de cette façon.
elle en faisait plein la cocotte... tranquille pour plusieurs jours; le problème était l'été... elle n'avait pas pris l'habitude de mettre au frigo; alors, il arrivait que çà tourne.
un jour, soupe tournée, je lui dis: "on ne va tout de même manger de la soupe tournée!!!"
G: "papa ne sera pas content si il n'a pas de soupe"
J: "je vais lui demander"
...
J:" papa, il y a du far; est-ce que çà te gène si il n'y a pas de soupe ?"
L:" ben non"
ce fût dit... on ne mangea plus de soupe tournée; on remplaça la soupe chaque fois qu'il y avait far, crêpe ou quiche... par du thé... "chhiiiiicccccc!!!!!!"

restachou
à l'heure d'aujourd'hui, tout restant "comestible", je le mets dans une boite, celle-ci mise au frigo, voir au congel.
mais mamie avait un frigo, mais n'utilisait pas de boites; elle mettait directement l'assiette au frigo, à découvert... alors çà desséchait.
un reste de rôti, on aurait pu le manger froid... " mais papa ne sera pas content si c'est froid"... alors, le rôti desséchait une fois de plus en réchauffant.
... "mamie... tu te cherches des complications... papy n'est pas si difficile"
non, papy au quotidien n'était pas difficile... par contre, j'appréciais pas, il faisait le difficile, lorsqu'il venait du monde... probablement peur de décevoir.

mamie... ma petite maman... tu as été super... souvent en décalage avec le temps... mais toujours en accord avec toi même.


mardi 27 novembre 2012


le trésor du colibri 35

far de blé noir
le far de blé noir est au pays léonard, ce que le kouing aman est à douarnenez.
ma mère était de logonna... elle ne connaissait pas; la famille léon était venue de ploudaniel... pays du far en tous genre.
un jour ma mère voit une poêle sur le feu de cheminée et demande à marie-ange: " tiens, tu fais une omelette!!! je croyais que tu faisais du far!!!"
MA: " mais si... c'est du far à la poêle."
marie-ange, fine cuisinière... comme sont toutes les sœurs léon, ma foi... lui a donc appris "l'art" du far.

aujourd'hui, je parle du "far de blé noir", pour la simple raison que je ne le fais plus aujourd'hui comme ma mère me la appris; je me rappelle, petite fille d'une douzaine d'années, tourner, racler péniblement dans la chaleur de la cocotte, transvaser lourdement la pâte.... c'est pourtant si bon... alors j'ai fait évoluer la recette et la technique.

far de blé noir de mamie
- 250g de farine de blé noir
- 150g de sucre
- 2 œufs
- 1 litre de lait
- du beurre

beurrer un plat allant au four

dans la cocotte, mélanger farine, sucre et œufs;
y ajouter le lait froid et un peu de beurre
mettre sur feu vif... et remuer en raclant fond et côtés pour détacher ce qui est cuit... jusqu'à complète cuisson de la pâte.

verser dans le plat; parsemer de noisettes de beurre... et faites dorer sous le grill.


ma recette de far de blé noir
- 150g de farine blanche
- 150g de farine noire (à savoir qu'il est possible de faire la même avec de l'avoine)
- 150g de sucre
- 2 œufs
- 1 litre de lait
- du beurre

porter le lait à ébullition

pendant ce temps, mélangez les farines, le sucre et les œufs;
y ajouter le lait chaud... puis un bon morceau de beurre

mettre sur le feu, et mélanger en raclant le fond et les bords jusqu'à complète cuisson de la pâte
à couvert, laisser 2mn sur le feu vif........ crrrriiiiinng

parsemez de noisettes de beurre... et mettre à dorer sous le grill


les différences entre ces 2 recettes
- la farine blanche qui apporte de la légèreté... et un goût auquel on est plus habitués.
- le lait chaud qui permet à la pâte de cuire beaucoup plus rapidement... donc plus facilement
- la pâte reste dans la cocotte... elle n'est pas transvasée.


jeudi 15 novembre 2012


le trésor du colibri 34

odorama
les souvenirs... ce ne sont pas seulement des gens, des images et des états d'âmes; on y pensent moins, et sont plus rapidement oubliés, ce sont les odeurs;
le trésor du colibri est pour moi, un travail de l'esprit, de la mémoire; ayant toujours eu des difficultés en la matière, elle est d'autant plus précieuse... et me souvenir des odeurs est un exercice d'autant plus subtil.

le café
certainement la plus ancienne; j'avais une dizaine d'années, et ma mère levée la première préparait le petit-déjeuner; il n'y avait pas de cafetière électrique; le café était passé à la louche... et embaumait d'autant plus la maison.
je me réveillais donc avec l'odeur du café.

jardinage
regroupées sous le même titre, des odeurs que j'affectionne tant...
l'herbe fraichement coupée; limite, je ne mets pas le bac de la tondeuse, pour en sentir l'odeur pendant 2 ou 3 jours.
la terre remuée des taupinières que j'utilise pour rempoter mes fleurs... merci les taupes.
Mme Meilland... c'est une rose pourpre que j'ai planté, il y a 25 ans devant la vieille maison; inutile d'y mettre le nez... à plusieurs mètres, elle embaume.


la ferme
 le maïs ensilé; on peut en détester l'odeur tenace, ou se dire: "un bon plat de miam miam pour mes princesses".
en allant chercher les vaches, ou en avançant le fil... bref, passant près d'un talus... le chèvrefeuille ... quelle senteur délicate!!!
boulette et zizou... ayant fait la sieste dans le ... foin.

le feu
si le feu de bois peut ravir les sensations de nombreuses personnes... perso, l'odeur du feu déclenche en moi, un réflexe d'anté-panique; je dois absolument savoir d'où çà vient, tellement j'ai peur de voir le feu chez moi... et pourtant, çà n'est jamais arrivé... mais je ne suis pas riche, et j'aimerais d'autant moins voir mes quelques biens partir en fumée.

la cuisine
en breton, on dit "lichou"... j'aime les lichouseries... mais, je ne suis pas cordon bleu; çà peut arriver chez moi, mais aussi en passant à pied près d'une maison, le summum étant en rentrant dans une boulangerie pâtisserie, une "somptueuse" odeur de nourriture, que ce soit un plat cuisiné, ou un produit d'excellente qualité réveille en moi, le raffinement des papilles.


l’hôpital
jamais, je n'avais senti cette odeur de produit "aseptisant" avec tant d'ampleur.
4 jours et 6 heures à l’hôpital; 4 jours et 6 heures de cauchemar... un personnel admirable, mais un lit où je ne pouvais me mettre sur le côté, d'où je risquais l'éventration chaque fois que je voulais en descendre ou y monter... mais, il y avait pire encore: l'odeur.
la chambre en était imprégnée; en quelques minutes, la nourriture et les couverts qu'on me donnait s'en imprégnaient... à en perdre l’appétit.
le jour de partir, mon repas de midi était prévu, mais mes affaires ramassées, sortie de la chambre, pour rien au monde je ne voulais y retourner.
à priori, je ne suis pas une personne difficile... j'ai même joué à la patiente modèle... dans l'unique but de rentrer le plus rapidement possible chez moi.

arrivée à lanveur... le paradis... plus cette odeur "pestidentielle"... vite dans la machine à laver, mes vêtements imprégnés...
la veille au soir, élisabeth avait eu la fameuse idée de faire 2 parts supplémentaires de salade de riz... woaw, quel régal.
au goûter, brioche tressée avec confiture de mûres maison... Woaw...
mon lit... retrouvé mon lit... pas de doute, j'étais au paradis.

dimanche 11 novembre 2012


le trésor du colibri 33

saadia
à l'instant, je regardais "chàbada" sur FR2; était invité enrico macias, avec des chanteurs connus ou pas, jeunes ou pas, partageant son dernier album...
lorsqu'il s'est mis à chanter avec khaled, le soleil qui s'échappait de leurs voix associées m'a rappelé les années fac avec saadia, la marocaine.
saadia, 6ième d'une famille de 7 enfants était la seule de la famille à être venue en france, poursuivre ses études après le bac.elle nous parlait de son enfance, de ses frères et sœurs et du soleil marocain qui rendait les enfants moins tristes qu'en france.

le verger du voisin
le voisin avait un verger d'orangers, et devait s'absenter quelques jours de chez lui; il savait la filouterie des gamins du quartier... enfin, euh... peut-être de plus loin aussi... qui venait lui piquer ses oranges.
ayant la plus grande confiance des plus proches, il leur demanda de surveiller, pendant son absence.
... "tu peux compter sur nous!".
ils se sont répartis, grimpés bien cachés dans les arbres, les poches pleines de cailloux... prêts à affronter les intrus; ceci dit, en passant, lichous eux mêmes, ils ne se sont pas gênés... iiiiiiiiiiiiii
et lorsque les "autres" sont arrivés: "à l'atttaaaaaaqquueeee!!!!"
et c'est tout fiers qu'il ont raconté (enfin, juste ce qu'il fallait) au retour du maître des lieux, leur vaillante prouesse.

la sieste
au maroc, normal, l'après-midi d'été, il fait chaud... donc, sieste obligatoire pour les enfants; au lit 13h30... réveil à 16h.
sauf que, ce qu'ils cachaient à la maman, c'est qu'à 13h50, il étaient debout de retour... faire les 400 coups... s'arrangeant pour être au lit de retour vers 15h 40.

les études au lycée
à l'époque, les jeunes marocains parlaient essentiellement l'arabe à la maison et dans les cours de récréation; le roi avait donc établi un partenariat avec la france, embauchant des enseignants français dans les lycées; quelque soit le cours, il était  enseigné dans la langue du professeur, ce qui permettait aux élèves de se familiariser en douceur avec la langue de molière.
pour saadia, l'arrivée en france fût tout de même difficile; alors qu'elle parlait bien le français, elle avait du mal à nous comprendre... enfin, on allait un peu vite.
au niveau de la fac, c'était prévu... une année d'adaptation à la langue pour tout étranger.

l'arrivée en france
arrivée à brest..." woaw, que c'est beau!"... du vert des pelouses, des fleurs qu'elle n'avait jamais vu, aux vitrines des magasins... saadia était émerveillée par tout ce qu'elle voyait...
... pas longtemps, ma foi... le gris des immeubles, les gens qui ne sourient pas, les portes de la cité U qui claquent et se verrouillent, les voitures qui accélèrent, la nuit venue, pour grimper la rue d'à côté....
c'est clair que brest... c'est pas casa blanca.
heureusement, saadia était miss pipelette... et s'est très vite faite des ami(e)s.

décalage horaire... à non! annuel
comme toutes les occasions sont bonnes... chaque année, en décembre, il était hors de question d'oublier l'anniversaire de saadia;
elle était plus âgée que nous, mais pas tant qu'elle le disait: née en 1958, pour compter son âge, elle disait: "58.59.60.61...." et disait donc toujours avoir un an plus que la réalité.

le ramadan
S: "si j'avais été chez moi, je l'aurais fait, comme le reste de la famille... mais, ici, non; en plus en période d'examen, pas question!!!"

habillée "class"
saadia était toujours bien habillée, bien coiffée, talons et tout, et tout... alors que nous, on était habillées en "tous les jours";
de temps en temps, on allait en ville, faire les magasins, acheter un joli vêtement... et elle ne comprenait pas qu'on ait les vêtements pour aller en cours, et les vêtements pour les sorties.
je sais qu'aujourd'hui, le principe peut également sembler étrange aux jeunes, mais c'était comme cela dans les années 80; surtout pour les "non citadins".

l'argent
perso, et comme mes collègues qui étaient en cité U, nous étions boursières; donc, même si nos familles n'étaient pas fortunées, on pouvait tranquillement faire des études supérieures.
saadia avait une petite bourse du maroc; ses parents lui payaient le trajet pour venir en france... mais n'avaient pas idée du prix des choses ici.
saadia était très juste, trop juste, venait rarement au RU, s'alimentait presqu'exclusivement de nouilles... et n"osait pas demander plus à ses parents.
elle avait tout de même la brillante ressource pour mener une vie la plus normale et souriante possible; elle savait qu'elle aurait toujours pu compter sur ses amies.

saadia a aujourd'hui 54 ans... je sais que si on venait à se retrouver, c'est des larmes pleins les yeux... qu'on se jetterait dans les bras.


vendredi 2 novembre 2012


l'ankou

l'ankou est dans la civilisation celte, le messager des morts... il n'est pas méchant, ne fait pas "vraiment" peur, mais parfois, vient avertir lorsque la mort est toute proche.
les personnes averties peuvent l'entrevoir, à la nuit tombée, dans un semblant de clair de lune alternativement caché par l'ombre d'un nuage ou d'un talus emboisé.
il a l'allure d'un squelette revêtu d'une large cape flottant au vent, et couvert d'un large chapeau, tenant une faux et guidant son cheval tout aussi squelettique, celui ci tirant une charrette en bois.
ne l’appelez pas, il ne répondra pas... son simple passage vous fait part d'un bien triste présage.

Fanch, le commis.
fanch était ouvrier agricole; c'était période de ramassage des patates, et pour le remercier de sa laborieuse journée, son patron lui avait dit d'emmener avec lui, un sac de patates à la maison, pour nourrir les siens.
heureux, il s'en va gaiment chez lui... il n'avait juste pas pensé, qu'à la fatigue de la journée, venait s'ajouter le poids du sac.
entendant le bruit d'une charrette, il observe autour de lui... et appelle:
F: " oh!!! s'il vous plait, on va dans la même direction; je peux mettre mon sac dans la charrette ?"
inconnu de l'ombre: pas de réponse...
F: "hey!!! s'il vous plait...."
et l'inconnu disparait... et fanch reprends, son courage à deux mains, pour aller avec sa lourde charge chez lui.

le lendemain il retourne au travail... et apprend la mort de son patron... et c'est là qu'il comprend que l'inconnu de la nuit était...................l'ankou.


jeune médecin
goulven était jeune médecin, tout juste sorti de l'école, prêt à s'installer dans "son" cabinet.
il avait trouvé à reprendre un cabinet dans les montagnes... vous savez, la région de sizun, ou quelque part à peu près là. déjà, la population n'était pas nombreuse... mais on allait chez le médecin que lorsqu'on était à l'article de la mort, alors chez un jeune qu'on ne connait pas!
tout médecin, ayant fait des grandes études, çà donne pas du pain à manger tous les jours. il n'avait pourtant pas envie de retourner chez ses parents; ce fût un aveu de faiblesse.
un soir se promenant sur le menez-hom, il rencontre l'ankou; notre jeune médecin, dans son extrême détresse fût sûrement le seul depuis toujours, avoir pu communiquer avec l'ankou.
après lui avoir raconté sa misère, l'ankou lui explique sa présence au sommet du menez-hom
A: " tu vois les bougies... chacune représente une personne vivante; lorsque celle-ci vacille, c'est que la personne est malade... lorsqu'elle s’éteint, c'est qu'il s’apprête à mourir"
à l'issue de cette conversation, goulven signa un pacte avec l'ankou... celui-ci le préviendrait de toute flamme qui vacillerait...
... ainsi, goulven arrivait au chevet des personnes... juste par le plus grand des hasards, une simple visite de bon voisinage... et, bien entendu leur fournissait la prescription magique qui les guérissait... iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

ainsi, au fil des mois et des années, il s'est forgé la confiance de la population.


jeudi 18 octobre 2012


j'avais 12 ans, lorsque cathy de loire-atlantique m'a appris cette chanson... et c'est à peu près la seule que j'ai pu retenir en entier depuis;

ne pleure pas chaussette.

ne pleure pas chaussette, tralala lala lala lala
ne pleure pas chaussette, nous te raccommodrons , nous te raccommodrons

avec du fil de laine, tralala lala lala lala
avec du fil de laine, ou du fil de coton, ou du fil de coton

je ne veux pas de laine, tralala lala lala lala
je ne veux pas de laine, encore moins de coton, encore moins de coton

je veux mon ami fil, tralala lala lala lala
je veux mon ami fil, celui qu'est de nylon, celui qu'est de nylon

tu n'auras pas ton fil, tralala lala lala lala
tu n'auras pas ton fil, nous le zigouillerons, nous le zigouillerons

si vous zigouillez fil, tralala lala lala lala
si vous zigouillez fil, zigouillez moi avec, zigouillez moi avec

et l'on zigouilla fil, tralala lala lala lala
et l'on zigouilla fil, et la chaussette avec, et la chaussette avec


sur le bord d'une poubelle, tralala lala lala lala
sur le bord d'une poubelle, les asticots chantaient, les asticots chantaient

ils chantaient les louanges, tralala lala lala lala
ils chantaient les louanges, du fil et d'la chaussette, du fil et d'la chaussette.

mardi 16 octobre 2012


le trésor du colibri 32

avis de tempête
ce matin, 16 octobre, la radio consacrait sa journée aux souvenirs des uns et des autres sur la tempête du 16 octobre 1987; c'est surtout le sud finistère qui fût touché.
si le squivit, en bord de mer, particulièrement venté, on fait peu attention aux coups de tabac... lanveur, plateau haut perché, entouré d'arbres et d'arbres, et encore d'arbres, le calme habituel contraste avec les forts coups de vent.

16 octobre 1987
la nuit, un fort coup de vent avait balayé la région; dans ma maison aux murs épais de pierres, je n'ai rien entendu, dormi comme un loir;

au petit matin, branches, feuilles, tuiles et morceaux d'évérit jonchaient la cour; empressement de voir mes animaux... ouff!!! rien de fâcheux, tout le monde allait bien; juste le vieux toit en tuiles de la grange éventré, quelques trous dans le toit neuf de l'étable... de la bricole.

en cours de matinée, jean-rené le beau-frère, est venu sur son temps de travail, avec la voiture de l'entreprise voir... l'étendu des dégâts; il s'imaginait le vieux toit de l'étable, effondré sur les vaches, celles-ci abimées jusqu'au sang... le carnage... et non!!! en fait, le toit avait pris avec les années, une forme incurvée, qui l'avait protégé comme il n'y avait pas de prise au vent... AAAAAAAAAAAAAA

le plus embêtant fût la coupure de courant... on ne pouvait pas traire les vaches; en attendant une solution ou que le courant revienne, comme on dit, on a "déserré" les vaches, ou plutôt "soulagé", en les trayant à la main, mais quand on n'a pas l'habitude, çà prend du temps; dans l'après-midi, armand et jean-rené ont installé une poulie pour traire au tracteur... installation qui n'a pas servi depuis, mais elle est là, au besoin.

sinon, hervé avait un châtaigner tombé sur la route... et ce qui a fait plaisir à tout le monde fût de voir les 2 "voisins ennemis", hervé et jean-claude, travailler ensemble à débiter le châtaigner pour dégager la route.


10 février 1990
à ce moment là, yannick avait l'âge d'aller à l'école, et nicolas faisait sa 2ième année de PS maternelle; moi, je faisais une formation à lesneven; c'est donc armand qui les amenait à l'école.
pour qu'il puisse le faire, et d'une façon générale prendre le temps de s'en occuper, chaque matin, je faisais un maximum de travail à la ferme, qu'il n'ait plus que traire à faire, lorsqu'il arrive.
ce matin là, le temps était, certes venteux, mais pas plus que d'habitude... j'avais comme chaque matin ouvert la crèche à taureaux pour l'aérer...
... c'est plus tard, dans la matinée, qu'un fort coup de vent, qui n'a duré que quelques secondes... balaya toute la région; je l'ai même senti à lesneven.

le toit de la crèche à taureau, qui était également le toit de la laiterie, s'est intégralement envolé; un voisin est venu aider armand à déplacer les taureaux dans le hangar ( 3 solides gaillards croisés charolaix de 18 mois, tout de même)... et heureusement qu'il a fait beau quelques jours, comme la laiterie était à ciel ouvert; enfin, si il avait fallu, on aurait bien trouvé quelque chose pour protéger l'installation.

au moment du coup de vent, armand envoyait les enfants à l'école... mais la voiture était dans le hangar; et sur le chemin, nicolais s'est ennvvoooolllééé.... comme un parapluie; sur le moment, ce qu'il a trouvé le plus dur est d'avoir sali ses chaussures neuves; sinon, je ne sais pas si c'est suite à ce coup de vent, mais il a longtemps eu peur du vent qui siffle sous la porte ( du garage)... peut être, peut-être pas.

samedi 13 octobre 2012


le trésor du colibri 31

... pleine de gentils fantômes
avec la vente de la maison du squivit, se tourne une page; construite en 1971 par l'entreprise brestoise "louis salou", elle n'a certes pas le charme d'une maison munie de capucines ou de pierres de taille, mais la solidité, la spaciosité et la luminosité rassurantes et équilibrantes à la petite fille de 9-10 ans que j'étais;
j'y étais bien... j'y étais aussi bien dedans que dehors, car de grandes fenêtres y faisaient rentrer le soleil.

le 1er hiver
... pas cool, ma foi...; danielle était, depuis toute petite, sujette aux bronchites; début novembre, une fois de plus malade, ma mère avait pensé bien faire en installant sa chambre dans la maison neuve; celle-ci serait mieux chauffée...c'était encore pire... donc retour de danielle dans la vieille maison;
juste avant noël, on déménage pour de bon... fin janvier, c'est au tour de ma mère, puis moi, puis mon père d'être malades; mon père, 40°c de fièvre, avait du mal à boutonner sa chemise; seules irène et michelle en pension à brest, la semaine, ne sont pas tombées malades.
ma mère, moins malade que mon père, se levait pour faire le travail... jusqu'au moment où elle s'est rendue compte qu'elle allait mieux le soir que le matin, donc après avoir passé la journée dehors;
dans les chambres, il y a des petites trappes, dans les placards, donnant sur les doubles cloisons... l'idée lui fût venue de les ouvrir la nuit... et tout le monde a guéri... ouffffff... en fait, c'était le plâtre tout neuf qui nous rendait malade... un bel été pour aérer la maison, et ce fût bon.

lourdes
 michelle avait une correspondante mexicaine; lourdes, d'une famille de 11 enfants, était malgré tout d'un milieu aisé; le père, ingénieur à la manufacture des tabacs à mexico, lui avait offert, pour ses 17 ans, un voyage en europe, elle qui voulait devenir "interprète".
une très gentille fille, ma foi; on l'avait accueillie 3 semaines de juillet, où l'échange fût simple, naturel et enrichissant entre lourdes et la famille... un très joli souvenir.
suite à son séjour chez nous, elle devait rejoindre une autre correspondante dans l'allier; michelle était partie avec elle... puis, tant qu'à avoir traversé l'atlantique, un p'tit séjour aux pays-bas dans une autre famille.

la pendule
dans la cave, il y avait une "pendule", avec le balancier, qu'on doit remonter tous les jours et qui sonne les quarts d'heure, et qui chante  les heures; pas une grande... elle mesurait environ 70cm;
je ne me rappelle pas de voir le balancier se balancer, mais elle marchait quand même; les heures, elle ne sonnait pas un nombre de coup mais chantait une musique;
elle avait une autre particularité, celle de retarder de 10min chaque jour; chaque matin, à sept heure, une fois remontée, on la mettait à l'heure... qui fait que seuls les gens de la maison connaissaient l'heure exacte à toute heure du jour et de la nuit.
après que je sois partie, elle a cessé de fonctionner pour de bon... fût mis à la place, dans le meuble, une horloge de la bonne dimension... toujours à l'heure... et qu'il n'y avait pas besoin de remonter...

les bugel
c'était une famille de loire-atlantique... jean, denise et cathy; cathy n'était pas la fille de jean... en fait, denise était 2 fois veuve, jean étant son 3ième mari;. ils tenaient une ferme laitière à bouvron.
jean avait par le passé, été éleveur de porcs, et avait vu mon père dans les concours et articles de revues spécialisées... depuis longtemps, il avait eu envie de le rencontrer... et à l'occasion de préparer ses vacances avec sa petite famille, il avait écrit à mon père, si celui-ci consentait à le voir installer quelques jours leur caravane et visiter l'exploitation.
la famille bugel est devenu plus que des invités de passage... de véritables amis, avec qui on a échangé vacances et autres pendant des années.

la 2cv
mon père avait acheté la 2cv, entre michelle et irène, qui travaillaient alors et venaient d'avoir leur permis.
pendant plusieurs années, elle ont travaillé respectivement à plougastel et kerhuon... elles faisaient donc la même route... çà tombait bien.
le soir, lorsqu'elles rentraient du travail, je dévalais les escaliers de la cave, pour leur ouvrir la porte du garage... un jour, pour faire plus vite, j'ai sauté 7 ou 8 marches d'un coup... et paffff!!!! je me suis prise la dalle dans le front;
étendue en bas de l'escalier, j'entendais tout, je voyais un petit angle, mais je ne pouvais bouger... j'entendais mes sœurs, monter les escaliers, sonner à la porte d'entrée et demander: "mais, qu'est-ce qu'elle fout jacqueline???",  mais je ne pouvais bouger... je voyais milou boire le sang qui coulait de mon front, mais je ne pouvais bouger... le temps qu'elles descendent, constatent, m'aident à me relever, petit à petit je reprenais mes esprits.
j'ai toujours la cicatrice sur le front... impossible pour moi, d'oublier.

le boucher
une fois à la retraite, mon père élevait des animaux... poules, dindes, lapins, moutons et cochons biensûr... il approvisionnait la famille et vendait le large surplus... des petits sous pour prendre l’apéro et jouer au tiercé le dimanche matin; cet activité entrainait également un passage régulier à la maison... bref, une vie sociale bien remplie.
un de ses complices, était le boucher; il venait découper le cochon; j'aimais bien, plutôt comique, il était "radio lavoir" à lui tout seul; sinon, comme papy, jamais soul mais ne sachant pas refuser un verre de vin... çà lui avait fait perdre un temps son permis de conduire, pris avec l'alcool au volant de sa R11;
pas grave; il a troqué sa R11 contre une voiturette... et lorsqu'il aurait pu récupérer son permis, çà ne l’intéressait plus, habitué à sa voiturette qui lui convenait tout à fait...
... sauf que... pris avec l'alcool au volant de sa voiturette.... décision du tribunal: "interdiction de conduite de tout véhicule à moteur"!


après le décès de ma mère, mon père qui souffrait de sa hanche qu'on ne voulait plus lui réopérer, vu son âge... avait cessé son petit élevage; la vie ne semblait plus avoir la même saveur... et la grande maison devint   bien calme, bien trop calme, bien trop grande...
... maintenant, elle cherche une famille à abriter... des enfants à s'y amuser... des adultes à bricoler, jardiner, faire des confitures, réveiller de l'odeur du café du matin... et des amis à inviter "à boire un coup dans la cave".



le trésor du colibri 30

kérichen 2
pourquoi être allée à kérichen ? déjà, il nous fallait aller en pension, car faire 3km à pied, à 6h30 le matin, par tous les temps, pour prendre le car pour landerneau... et pareil le soir à 19h pour le retour... on peut être des filles courageuses au squivit, mais il y a des limites.
sinon, j'étais bonne en maths et en techno, mais pas la capacité de faire un bac C (aujourd'hui S)... donc la 2nde T3 (mesures physiques) à priori pouvait me convenir; de plus danielle avait aimé... donc "lets go".



le premier devoir de chimie
je faisais partie de la génération n'ayant pas fait de physique au collège... irène et michelle, si; j'avais donc lu avec "délectation" (mais oui, mais oui) les livres de mes grandes sœurs pendant l'été. j'y avais donc acquis quelques notions en avant première.
première leçon de chimie: "la pression atmosphérique"... puis devoir; sauf que pour pouvoir faire le devoir, il fallait savoir dés la 1ère question que 1 atmosphère= 76 cm de mercure... et que le prof n'en avait pas parlé dans le cour, tellement persuadé, que tout le monde a chez soi un baromètre!!!!
j'ai fais tranquille le devoir... 20/20; le reste de la classe 0/20; à l'issue des protestations, annulation du devoir, et de mon 20/20 avec...
il aurait pu m'le laisser... la chimie n'était pas tout à fait mon point fort.

les foyers
je ne fume pas; j'ai jamais fumé... je ne sais pas statistiquement les proportions hommes/femmes addictives au tabac... mais il y a 35 ans, dans la catégorie 15-20 ans, les foyers fille et garçon des internats étaient de clairs témoins. à 13h, on ne voyait pas le fond du foyer des filles tellement il était enfumé... alors, que jamais un fumeur dans le foyer des garçons.
au sein de la classe, c'était idem; aucun garçon ne fumait... alors que toutes les filles sauf moi, sisi.

l'étude
on avait étude de 19h30 à 21h, avec possibilité de demander d'aller au foyer voir le film... sinon, 21h direction dortoir, 21h30 extinction des feux.
sauf que çà c'était bon pour les filières tertiaires (aujourd'hui "lesven")... mais pas pour nous filières techniques (aujourd'hui vauban); on avait demandé de pouvoir rester à l'étude jusqu'à 22h, et il nous arrivait parfois de revoir dans les douches pour un devoir important du lendemain.
l'année suivante, la solution avait été trouvée; des dortoirs nous avaient été réservé, avec 2 élèves par "boxe" au lieu de 4, et possibilité d'étudier au dortoir... ceci dit, les douches servaient toujours de salle de révision.

... chez "tante jeanne"
le bar le plus fréquenté des élèves de kérichen avait changé de nom depuis longtemps, mais se transmettait de promotion en promotion;
lorsque je suis arrivée au lycée, avec mon année d'avance, j'étais plus jeune que les autres, et lorsque j'aurais aimé les suivre pour boire un café: "t'as pas l'âge"... bon ben tant pis ...

physique ou chimie ?
les bac correspondant à la 2dne T3 étaient "technicien de laboratoire" en mesures physique, en chimie, en biologie et en biochimie.
bref, lorsque que les élèves de 3ième pensaient laboratoire, ils pensaient analyses médicales plutôt que physique; donc les classes de quimper étaient très demandées, contrairement à brest; certains venaient quand même à brest, espérant raccrocher quimper en cours d'année ou l'année suivante.
sauf, que une fois qu'ils avaient gouté à kérichen... ils ne voulaient plus en partir.

le car
pour rentrer le vendredi soir, je prenais le car pour daoulas, boulevard montaigne;
mamie me donnait 10F chaque semaine, pour le prendre... sauf qu'au début, avec 6F40 j'avais large, mais le car arrivé à 9F80, il fallait que je fasse attention, car avec 9F70 j'aurais pas eu mon ticket.
en première, je prenais le samedi 12h10, le car express brest-quimper, pour ne pas avoir à attendre jusqu'à 17h30; je demandais au chauffeur de s'arrêter à daoulas, et puis voilà... sauf, qu'une fois, ce n'était pas le même chauffeur; il m'a  déchiré mon billet, et lorsque je lui ai demandé, m'a rendu mes deux morceaux et demandé de descendre;
à moi, d'expliquer ma péripétie au chauffeur de 17h30.

le trésor du colibri 29

kérichen 1
14.5 ans... j'allais en 2nde dans le lycée à la plus mauvaise réputation de la région; pour me rassurer, ma grande sœur danielle venait d'y passer 3 ans, eu son bac, sa classe avec un taux de réussite de 91%, était revenue entière... ma foi.
donc, ce que les gens en disaient de kérichen, la drogue, l'usine, boite à débauche, etc... à remarquer pas "l'alcool"; ben non, l'alcool chez les anciens étant considéré comme quelque chose de "presque" normal, serait mal venu d'être reproché aux jeunes adultes en devenir...
... toujours est-il que j'y ai passé les 3 plus belles années de ma scolarité; et pas vu de drogue ou autre.

l'arrivée
une arrivée de pistonnée; j'installais mes affaires au dortoir quand j’entends de toutes parts: "la sœur de danielle est là"... et un comité de filles de terminale de s’attrouper dans ma chambre... non, dans mon" boxe", disait-on.  
elles m'ont tout expliqué, à 19h m'ont amenée à la cantine... coup de bol, elles étaient 7, je faisais 8ième sur la table

Mr volan
volan était le prof d'optique; il était grand, carré, les gestes vifs et parlait "fort"... et c'est peu de le dire.
j'adorais l'optique, j'adorais le prof tellement il faisait le cours avec passion... mais j'étais bien la seule; il leur faisait ppeeeuuuuuuurrrrr!!!!! le petit gélébart trouvait les réponses à ses questions ne sachant d'où elles lui étaient parvenues tellement il avait peur chaque foi que le prof l'interrogeait.
volan avait bien remarqué que j'étais la seule à suivre assidument son cours... et en était venu à s'adresser qu'à moi; c'en était énervant, je devais en permanence hocher la tête pour montrer que je comprenais; dès que je voulais faire une pose, il me disais: "il y a quelque chose que vous ne comprenez pas Melle léon ?".... JL: "sisi, çà va!".

Mrs picard et picart
comme les dupond et dupont de tintin, on avait picard prof de mécanique classique et picart prof de chimie; à dire vrai, je ne sais plus qui était "d" de "t".
"picart chimie" était un homme calme, conciliant, la gentillesse personnalisée.
"picard méca" était notre prof principal, rigoureux et intègre; y'a une chose, tout de même pour me déplaire: comme avec danielle les 3 années passées, il m’appelait par mon nom, alors qu'il nommait les autres filles "Melle unetelle";
çà donnait: "léon... au tableau!"

Mr l'haridon
l'haridon était le prof d'électricité; à 50 ans passé, il vivait chez sa maman, qu'il ne se sentait plus l'envie de quitter comme elle avait besoin de lui... c'est la vie, ma foi; si je dis cela, c'est parce que la lessive n'était visiblement pas faite souvent, et que au fil du trimestre, on voyait s'accumuler taches et traces sur le col de sa chemise... et que çà faisait parler même en salle des profs... il aurait gagné à trouver l'âme sœur, mais... c'est la vie.
sinon, c'était un super chouette prof; il avait juste un peu peur de son agent de laboratoire qui ne perdait pas une occasion de le dévaloriser.

Mr caron
caron était le prof de maths; des petites moustaches comme hitler, mais à l'opposé du personnage; armand me disait que c'était la mode de ceux qui avait fait la guerre d'algérie... et il pouvait bien être de cette génération.
le prof de maths échangeait une année sur deux; donc, si tu ne redoublais pas, tu avais le même de la seconde à la terminale; caron était, semble t-il beaucoup moins doué que "l'autre"... mais pour ce qu'on avait à apprendre, il l'était bien suffisamment et on était bien avec lui.

voici posé, une partie de l'ambiance et des protagonistes... va plus tard pour les péripéties...

le trésor du colibri 28

Charles ar Ch'az
Charles , après quelques années de marine, dont l'Indochine, était revenu travailler sur l'exploitation familiale et épouser Yvette.

" à rosmellec, on... "
Yvette était une fille de rosmellec; pour qui habite la région, çà prend tout son sens, tellement la forte personnalité de sa mère entretenait les conversations.
Si la mère de Charles avait craint à tort de voir une fille de rosmellec venir commander chez elle... Charles n'a pas échappé, en tant que gendre, aux préconisations de sa belle-mère: "à rosmellec, on fait des choux-fleurs, qu'est-ce que çà rapporte des sous!!!! à rosmellec on fait des fraises, qu'est-ce que çà rapporte des sous!!!! à rosmellec on fait...."
... et Charles, de faire des choux, et des fraises, et des....

les poulets
pendant longtemps, on a entendu : "lorsqu'il n'y aura plus Charles, il n'y aura plus de choux-fleurs; lorsqu'il n'y aura plus Yvette, il n'y aura plus de fraises".
Si Yvette a fait des fraises et les marchés jusqu'à son dernier souffle, Charles avait plus l'âme d'un éleveur; et lorsqu'à l'installation de jean-claude, fût construit une porcherie et un poulailler, ce ne fût pas pour lui déplaire.
... et là, fini les vaches et les choux-fleurs... puis même, quelques années plus tard, les cochons, la porcherie transformée en poulailler... Charles, enfin à faire que ce qu'il aime... ou presque.

le dimanche matin
deux ménages à faire vivre, pour alimenter les marchés et quelques supermarchés, en plus des fraises, étaient produit quelques autres légumes: tomates, salades, courgettes, oignons, ...
le dimanche matin, Charles avait en charge d’accueillir les clients qui venaient acheter à la ferme, et de garder les petits enfants.
un dimanche sur deux, soit il invitait mon père à boire un coup, sous prétexte d'un panier de fraises... soit il se permettait une échappée avec les petits enfants au squivit.

la course de chiens
justement, un de ces dimanches matins, l'échappée ne fût pas au squivit, mais au bourg de Daoulas, où fût organisé une course de chiens;
Charles, Jean-Charles, élisabeth... et boby, le fidèle berger belge de Charles; boby, inscrit à la course, mis sur la ligne de départ... pan...
boby en tête de la course prend son envol vers la victoire, jusqu'à ce qu'il........... qu'il voit ses maîtres à sa droite, déviant ainsi toute la meute de toutous en tous genres et de toutes tailles qui le suivait...
... sauf un petit "raz queue" qui trottinait tranquillement jusqu'à l'arrivée, seul à l'avoir passé.
Jean-charles pleurait toutes les larmes de son corps, tellement boby lui avait fait "honte".
ah! la vie n'est pas facile quand on a 5 ans!!!!

l'Indochine
Charles se cachait derrière un masque, celui de l'Indochine; avec son langage châtié, qui faisait fuir les opportuns , il se donnait une apparence dûre... mais c'était pour se protéger de tout ce qui pouvait lui faire mal.
En vrai, il n'y avait pas plus généreux personnage, ni plus sensible, ni plus attentionné.
Voyant mon oncle se comporter de même, je comprenais chaque émotion vive de charles; je voyais derrière le masque.

la rupture
Charles et mon père étaient nés à 3 jours d'intervalle; la bonne excuse de faire d'eux plus que des frères.
octobre 1981, à l'aube de ses 60 ans, mon père fait un infarctus, et demande au médecin, un certificat médical pour l'obtention de sa préretraire; à l'époque, la retraite était à 65 ans.
De son côté, charles ayant fait l'Indochine, pouvait prendre la sienne à 63 ans; il voyait là, l'opportunité, avec l'aide de mon père, de persuader yvette de s'exiler à coat-mez, laisser les jeunes "se démerder tout seuls"... appelons "un chat" , "un chat"...
sauf, que les mois passant, mon père allait de mieux en mieux; comme il avait prévenu la propriétaire qu'il partait en préretraite, celle-ci avait mis la ferme en vente... et mon père voyant qu'il n'avait pas son compte d'années, que jean-jacques risquait aux yeux de tout le monde de s'en emparer, avait décidé d'acheter et d'aller jusqu'à 65 ans.
Charles l'a pris pour une "trahison"!!!!!!!!!!!
Aucun n'a voulu faire le premier pas... pour retrouver ce qui était bien plus qu'une amitié.

... pas chic, ma foi!!!
lettre de tess à papy et mamie...

           lanveur, le 10 mai 2012

chers papy et mamie,

vous pouvez faire jolis dodos, là haut; je suis bien à lanveur.

je devais aller au refuge où je me serais faite plein de copains et copines, puis trouvé de nouveaux maîtres... mais "refuge saturé... yannick vous préviendra lorsqu'il y aura de la place".

alors, jacqueline a décidé de me garder.

tout de suite, j'ai aimé mon panier; tout de suite, j'ai aimé mes croquettes... et j'ai été sage cette nuit dans le garage. ce matin j'ai suivi jacqueline puis armand à la ferme.

j'ai fait connaissance avec boulette, les veaux, les vaches; j'ai même regardé armand traire... trop bien!!!
il m'a donné du lait; moyen!!! j'préfère les croquettes.

j'ai senti "le chat" dans le hangar, mais j'en ai vu aucun; minous, minous, je ne suis pas méchante.

je n'ai pas encore vu uppercut et émeraude mais j'ai hâte.

petit à petit je prends mes repères... maintenant j'attends le beau temps pour faire des grandes balades au champs avec jacqueline et boulette.

tess... votre pouchounette du squivit.


le conte de la luduennig

la luduennig est, en quelque sorte, la cendrillon bretonne.
elle n'a pas de méchante marraine, ni demi-sœur, mais de gentils parents et petite sœur ...mais, mais, mais, alors que marie sa cadette est jolie, potelée, toujours guillerette, ludu est maigre, pâle, le sourire difficile; pourtant elle n'est pas malheureuse, loin de là, mais la nature l'avait faite comme çà.

alors que marie se préparait à un beau mariage, ludu se préparait à tout devoir assumer seule, sa vie durant... c'est ce qui faisait d'elle "une cendrillon".

le prince du royaume avait l'âge et l'envie de se marier; mais il ne voulait pas d'un mariage de convenance, mais de se réveiller chaque matin avec celle qui illuminerait sa vie. comme il était quelque peu "lichou", l'idée lui fût venue de demander à qui voudrait l'épouser de faire un gâteau... il choisirait celle qui ferait le meilleur.

et ludu et sa mère, d'aider marie à faire un gâteau digne d'un prince...

marie partie au château, ludu se prélasse prés de la cheminée, quand... quand elle voit le feu s'agiter, ssiifffffler et parler: " ludu, ludu, tente ta chance, fait un gâteau et va au château; tu as le droit au bonheur, toi aussi".

ludu s'exécute... off!!! sans prétention, mais elle aime faire des gâteaux; alors, elle fouille le garde-manger; y sort froment, sarrasin, sucre, miel, œufs, lait, beurre... et des épices ramenées par le père qui était marin. le tout mélangé dans la marmite et cuit au fond de la cheminée, comme elle savait si bien le faire.

et voilà ludu partie au château... en arrivant, quelle ne fût pas sa surprise!!!!!!! une longue file de jeunes filles attendant leur tour; çà a pris plusieurs jours; les crèmes tombaient, coulaient, rancissaient... et les larmes de couler de tout leur corps...
... et pendant, ce temps, ludu, stoïque attendait, la marmite sur les genoux.

puis arrive "son" tour; elle n'avait pas vu marie, et commençait à s'en inquiéter... mais, une fois devant le prince, elle ne pouvait plus s'en aller, et son visage de s'illuminer, sa gaucherie de s'effacer en entendant le prince lui dire: "je n'ai jamais rien mangé de meilleur".


... et comme dans tous les bons contes, "ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants".

THE END.

le trésor du colibri 27

le triage
en voyant la vidéo sur la manif "patates", me sont revenus pleins de souvenirs, même si çà fait 20 ans qu'on a arrêté.
je pensais faire un article allant de la plantation au départ vers le port, mais il y en avait trop, je me contenterai donc de vous faire entrer dans l'ambiance du triage.

le chant du trieur
au squivit, on ne faisait pas de patates, mais le voisin, si; on entendait donc le bruit du trieur chez nous.
mon père disait que celui ci chantait toute la journée:
" tor pen.. tor pen.. tor pen.. tor pen.." en début de journée, puis
" tor rer.. tor rer.. tor rer.. tor rer.. " lorsque les corps commençaient à fatiguer, et enfin
" ruz rer.. ruz rer.. ruz rer.. ruz rer.. " en fin de journée.
traduction: "casse tête... casse tête......... casse cul... casse cul........ traîne cul... traîne cul".

relax..
vendredi 30 novembre 1987...
contrôleur: " armand... un bateau arrive la semaine prochaine; tu tries tout; elles partiront samedi."
super...on est soulagé, une fois que tout est parti; donc, samedi 1er décembre, armand cherche son équipe, pour trier du lundi au vendredi.
un jour, dans la semaine, sur la table de triage, germaine à sa voisine: " mais qu'est-ce qu'elle fait, jacqueline, à rester toute la journée à la maison ?"... sous-entendu que j'aurais dû être dans le hangar à trier.
oh là ! presque rien... juste traire les vaches au pot, matin et soir... puis s'occuper d'un petit garçon de 19 mois... puis faire à manger à 15 personnes midi et goûter... donc faire quelques courses pour servir du frais... et la vaisselle qui va avec... et un peu de ménage, faut bien...
... ah, j'oubliais l'essentiel! yannick allait montrer le petit bout de son nez, le mardi de la semaine suivante.

une équipe de choc
il fallait deux personnes pour mettre dans le trieur; et comme on sait au dernier moment, on n'est pas assuré de trouver toujours les mêmes... pourvu qu'il y ait le nombre.
françois landuré venait déjà depuis plusieurs années; cheminot à la retraite, on l'avait connu grâce à hervé; mais, il fallait un autre pour mettre dans le trieur... et ce fût mon oncle jean-baptiste.
ils étaient tous deux de landerneau, mais ne se connaissaient pas.
quelques jours à travailler ensemble, ils se sont rendu compte à quel point ils étaient syncro... une fourchée chacun... jamais il ne se gênaient... un plaisir pour ceux qui étaient sur la table, comme les patates arrivaient régulièrement.
pendant des années, ils étaient demandés partout à mettre dans le trieur, tellement ils faisaient une équipe parfaite.
ils avaient à l'époque, un peu moins de 70 ans... approchent aujourd'hui des 90... il y a un truc, l'horloge a dû tomber en panne chez eux... une forme olympique, je les vois aujourd'hui comme ils étaient il y a 20 ans.

le contrôleur
instinctivement, tout le monde le redoutait; il nous regardait trier, vérifiait quelques sacs et disait si c'était bon, ou si il fallait retrier.
mais on savait bien que ce n'est pas lui qu'il fallait craindre... quelques sacs étaient recontrôlés au port, et pour un oui ou un nom, parfois juste un problème d'étiquette pouvait faire revenir le camion à décharger et retrier.
j'ai même vu un retour pour "rouille intérieure prononcée"; et on fait quoi de çà; c'est à l'intérieur de la patate, on ne peut pas voir.
ce qui est triste est que plus les cours sont bas, plus les patates doivent ressembler à des œufs... et donc, plus on doit en jeter.

avis de grand froid
- 8°C à plounéventer, ce n'est pas souvent, ma foi... mais, cette année là, si... et juste on venait de trier; toutes les patates dans les sacs attendant de partir.
sauf que les patates gèlent à - 4°C; donc armand avait barricadé le hangar, couvert ses tas de sacs bien rangés, pour que le froid ne les atteigne pas.
idée lumineuse!!!! prit des bouteilles de jus de fruit vides; mit de l'eau dedans...
... tant qu'il n'y a pas de pellicule de glace, c'est bon...
... sauf que le plastique des bouteilles de jus de fruit est traité pour résister au gel...
... mauvaise idée!!!

1990... la guerre du golf a anéanti le marché de la patate de sélection en france... et oui, l’Irak était un bon client; ils faisaient 2 récoltes par an, mais leurs patates ne pouvaient pas murir pour replanter... ils devaient donc racheter chaque année; ils payaient bien, jamais de manières, toujours content.
la france leur a peut-être un peu fait la guerre... par la suite, ils sont donc allé chercher ailleurs, leurs plants.

le trésor du colibri 26

le craz
charles et mon père était nés à 3 jours d'intervalle soit les 19 et 22 décembre 1921... ce qui était pour eux un lien évident; comme on dit, ils s'entraidaient pour le travail, mais pas que...

charles
charles avait fait l'indochine, avant de s'installer à la ferme; je ne crois pas qu'un seul en soit revenu sans être marqué; çà se voyait dans son langage, dans sa façon d'à la fois se résigner de son environnement, et de se battre pour une vie meilleure.
chaque dimanche matin, à tour de rôle, soit il venait chez nous, soit mon père allait au craz... papotins de la semaine et verre de rouge; en période des fraises, c'était le prétexte: "tu viens chercher un panier, louis; je suis seul à attendre les clients".

yvette
la mère de charles avait mal vu, de voir son fils fréquenter yvette... "je n'ai pas besoin d'une fille de rosmellec pour me commander!!!"
mais yvette, de rosmellec soit-elle, avec un petit travers de radinerie, n'était pas sa mère toute de même.
afff!!!! elle n'était pas trop copine avec ma mère... mais moi, je l'aimais bien.
oh!!!! elle faisait un délicieux gâteau de savoie.

jean-claude et jeanine
jean-claude était fils unique; installé au début des années 70 sur l'exploitation familiale, était un jeune agriculteur dynamique, ambitieux et actif syndicalement.
alors que ces parents faisaient vaches et légumes, lui avait construit porcherie, poulailler, pris d'autre terres, acheté pas mal de matériel... tout ce qui était en vogue à l'époque.
jeanine, employée de banque, n'avait pu être que séduite par ce jeune homme parfait qui, disait-elle "avait des domaines".

voici, présenté ce petit monde du craz, sur lequel je reviendrai certainement, au fur que ma mémoire de colibri en arrangera les anecdotes.
visuellement, je les admirais... belle maison, beau ceci et beau cela... maintenant, je ne suis pas sûre qu'ils aient été plus heureux; et puis, la vie s'enrichit des épreuves, les leurs, les nôtres, celles que nous vivions en commun... les deux familles étaient riches de çà,  de s'être côtoyées toutes ces années.

le trésor du colibri 25

les années purement colibri
ma mère m’appelait "jacquotte tête de linotte" ; ces années là étaient brouillon, strouillon, mes mains ne suivaient plus mon cerveau, la tête dans les nuages, incapable d'apprendre 3 phrases, complètement désorganisée je vivais un cauchemar qui faisait écrire sur mes carnets de notes, "peut mieux faire", alors que j'avais sincèrement le sentiment d'aller au bout de mon énergie.

elle démarre de l'entrée en CE1... pour se terminer à l'entrée en 5ième.

le carnet de notes du CE1
je me souviens de ce carnet cartonné à 3 pans... "1er trimestre: bon travail... 2ième trimestre: bien, mais jacqueline est joueuse... 3ième trimestre: jacqueline ne pense plus qu'à jouer".
quand j'y réfléchis, je suis étonnée, dans le sens où j'ai eu l'impression de perdre pied dès le début de l'année; après 3 années de dilettante dans la classe de sœur marie de la visitation, tout allait soudain trop vite, mes mains n'arrivaient plus à écrire, les leçons que j'avais tant de mal à apprendre, moi qui marchait à la logique.

le problème de CM2
mon repère... 8 ans en 8ième; j'étais en CM1, dans la classe de sœur marie de la trinité. CM1 et CM2, le cours moyen, 32 élèves sur 2 niveaux; idem pour le cours élémentaire... çà permettait aux élèves de voir, ou d'entendre une même chose 2 années de rang, disons de participer aux cours de l'autre niveau.
et c'est ainsi, qu'un jour, alors en CM1, j'ai résolu un problème de CM2... qui les tracassait depuis la récréation.
ah!!! les maths (enfin, le calcul disait-on à l'époque), ce sont chaqu'années elles qui m'ont sauvé d'un redoublement certain.

les punitions
le cours élémentaire et le cours moyen se trouvaient l'un à côté de l'autre; mademoiselle kermarrec et sœur marie de la trinité avaient trouvé un moyen simple et efficace pour donner les punitions:
au fond de chaque classe se trouvait une table vide; lorsqu'on était puni, on devait aller faire la punition dans l'autre classe, sur cette fameuse table...
la "hhoooonnntte" de devoir montrer à l'autre groupe son état fautif, et d'y rester jusqu'à la prochaine récréation... faisait perdre au plus vaillant, l'envie de recommencer.

la leçon de chant
un bon souvenir tout de même... les leçons de chant
je n'ai jamais vu aucune autre école aussi bien équipée pour le chant: piano dans chaque classe, carnet de chant, et surtout maitresse très averties au solfège et autres vocalises.
"en passant par la lorraine avec mes sabots..."  que du bonheur!!!

l’œil du cyclone
alors que j'allais passer en CM2, l'abbaye perdait ses classes de collège; danielle devant aller au CEG en 4ième, on m'a aussi changé d'école;
me voici donc dans la classe de Mme scao; qu'elle était douce, calme, toujours la parole gentille; de plus, le bonheur pour un colibri comme moi... juste une opération en devoir du soir... cool... enfin, si, le problème du matin à finir... mais je l'avais toujours fini.
sinon, pour nous préparer à l'entrée en 6ième, elle nous faisait une heure d'étude le soir... pas un cours, mais nous faire travailler les acquis fondamentaux et autres méthodes.
c'était pour moi, l'année "repos de l'esprit"... qui me faisait oublier que l’œil du cyclone, il faut repasser dans une zone de turbulence... pour en sortir.

les colles
colibri à colibri et demi... me voici arrivée au collège; l'année de 6ième, collée quasiment tous les samedis...
pas que je sois mauvaise élève, ou qui faisait des bêtises, ou qui perturbait la classe.. non non!!! j'avais chaque semaine oublié un cahier à l'école, m'empêchant de faire mon travail... ou le dit travail resté à la maison, que je n'avais pas pu présenter à l'école.
Mr thomas était intendant, surveillant, homme à tout faire à la fois... il me regardait chaque fois avec désolation... lui qui aurait sûrement préféré aller à la pêche, plutôt que de surveiller des élèves en retenue.


avec cette fin de 6ième se termine cette période de turbulence... les vacances passées, sans rien faire de particulier, je suis soudainement devenue une élève ordonnée, organisée; même mon écriture a changé.

à l'heure d'aujourd'hui, je sais que tout ceci est neurologique... une certaine maturité du cerveau, des connexions qui se font ou pas... des connexions qui se construisent en travaillant, ou jamais; ou plus tard, ou sans rien y faire.
donc, ne jamais comparer son enfant avec celui du voisin, ne jamais penser d'un enfant qu'il ne fait pas d'effort parce qu'il n'arrive pas... simplement l'aider à avancer.

le trésor du colibri 24

parrain...
antoine, mari de marie-thérèse, était mon parrain; lorsque j'étais petite, j'étais fan de antoine, le chanteur... que j’appelais "antoine-cheveux longs"... alors que mon parrain, quelque peu dégarni était "antoine-cheveux chauves";
peu importe... c'était aussi "ma" star.
j'ai de lui, des brefs mais impérissables souvenirs.

son jardin
il avait plaisir à le montrer... la vigne vierge rougeoyante sur le mur de séparation d'avec son voisin, les carottes conservées dans le sable, les plants de géranium, qui tête en bas attendaient le printemps d'être rempotées... et l'hortensia,
J : "il a soif, ton hortensia"
A: "ah non! c'est signe de pluie"
le temps de prendre un café... et il pleuvait
depuis, grâce à lui, je sais, chaque fois que je vois un hortensia, feuilles fanées tombantes, qu'en fait il n'a pas soif... mais que la pluie n'est pas loin.



le thé au vin
c'était un dimanche, au squivit; on avait pris l'habitude de boire du thé à la place du café... avec le gâteau du dimanche.
ce dimanche, antoine et marie-thérèse nous avaient rendu visite;
en attendant que le goûter soit prêt, papy avait proposé, en parfait hôte, vin et jus de fruit...
... puis, le thé arrivé sur la table, tout en discutant, il observe nos invités du jour mettre du vin dans leur bol de thé... et en fait tout autant;
il l'a bu... n'a rien dit... mais plus jamais renouvelé "le breuvage".

le foin
quelques années plus tard, également un dimanche, mon père ayant pris sa retraite, on avait repris les terres.
ce jour là, il faisait très beau, mais pas sûr de durer... donc même si c'est dimanche, le foin est bon, il faut le faire.
on observaient de là-haut, armand presser;
A: "il n'est pas un peu vert?"
L: "ah non! il est vert, mais il est sec; c'est comme çà qu'il est le meilleur"
A: "of! c'est vrai... autrefois, on faisait tout le contraire de ce qu'il fallait faire"

les dominos
c'était le baptême de frédérique, chez danielle; comme papy et mamie fêtaient leurs 40 ans de mariage, les oncles et tantes, ainsi que rené, mon beau-père étaient de la fête.
après le repas, après-midi récréative pétanque, domino, promenade et autres
je me rappelle d'une partie de domino, d'un côté antoine et marie-thérèse, puis de l'autre rené et yannick, 4.5 ans;
yannick, mordu de domino, assez doué pour la chose,  avait eu, aussi, de la chance sur cette partie...
Y: "je mets çà... puis çà... puis çà... puis domino"
MT: "et ben! il est doué, ce petit"
R: "oui oui... il "sait" jouer!!!!
coup de bol... qui avait tout de même impressionné.

antoine... c'était çà... plein de petites choses sympa qui illuminent une vie.



le pot de mayonnaise... et le café

Il était une fois un professeur de philosophie qui, devant sa classe, prit un grand pot de mayonnaise vide et sans dire un mot, commença à le remplir avec des balles de golf.
Ensuite, il demanda a ses élèves si le pot était plein.
Les étudiants étaient d'accord pour dire que OUI.
Puis le professeur prit une boîte pleine de billes et la versa dans le pot de mayonnaise.
Les billes comblèrent les espaces vides entre les balles de golf.
Le prof redemanda aux étudiants si le pot était plein.
Ils dirent à nouveau OUI.
Après, le professeur pris un sachet rempli de sable et le versa dans le pot de mayonnaise.
Bien sûr, le sable remplit tous les espaces vides et le prof demanda à nouveau si le pot était plein.
Les étudiants répondirent unanimement OUI.
Tout de suite après le prof ajouta deux tasses de café dans le contenu du pot de mayonnaise et effectivement le café combla les espaces entre les grains de sable.
Les étudiants se sont alors mis à rire.
Quand ils eurent fini, le prof dit :
Je veux que vous réalisiez que le pot de mayonnaise représente la vie.

Les balles de golf sont les choses importantes comme la famille, les enfants, la santé, tout ce qui passionne.
Nos vies seraient quand même pleines si on perdait tout le reste et qu'il ne nous restait qu'elles.
Les billes sont les autres choses qui comptent comme le travail, la maison, la voiture, etc...
Le sable représente tout le reste, les petites choses de la vie.

Si on avait versé le sable en premier, il n'y aurait eu de place pour rien d'autre, ni les billes ni les balles de golf..

C'est la même chose dans la vie.

Si on dépense toute notre énergie et tout notre temps pour les petites choses, nous n'aurons jamais de place pour les choses vraiment importantes.

Faites attention aux choses qui sont cruciales pour votre bonheur.
Jouez avec ses enfants, prenez le temps d'aller chez le médecin, dîner avec son conjoint, faire du sport ou pratiquer ses loisirs favoris.
Il restera toujours du temps pour faire le ménage, réparer le robinet de la cuisine
Occupez-vous des balles de golf en premier, des choses qui importent vraiment.
Etablissez des priorités, le reste n'est que du sable..

Un des étudiants leva alors la main et demanda ce que représente le café..
Le professeur sourit et dit :
C'est bien que tu demandes.
C'était juste pour vous démontrer que même si vos vies peuvent
paraître bien remplies, il y aura toujours de la place pour une tasse de café avec un ami.

le trésor du colibri 23

les 4 mousquetaires
georges, l'ainé,voisin du stang meur, jean-jacques, 1 an plus jeune, proche voisin du squivit, moi-même, 1 an plus jeune, et claude, la petite sœur de georges, encore 1 an plus jeune... étions inséparables, tels les 4 mousquetaires; les parents autrefois, si on excepte jeanne, la mère de jean-jacques, que je vous ai déjà présenté, étaient très proches également.

zorro
la fin des années 60 a vu beaucoup d'évolution dans les maisons; il fût un moment où on avait la télé, alors que les voisins ne l'avait pas encore; jean-jacques venait donc regarder zorro chez nous.
un jour, à la fin de ce bel après-midi devant le petit écran, ma mère venait de faire cuire un far, dont elle faisait plonger le plat dans l'eau du lavoir pour le faire brutalement refroidir.
avant que jean-jacques ne rentre chez lui, elle lui propose un morceau... et jean-jacques rentre, far à la main, enjoué du moment qu'il venait de passer...
..."...........!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ( le spectre de jeanne)????????????????"... il aurait mieux fait de le manger de suite!

les puces (désolée d'encore parler de jeanne... mais çà montre comment des enfants peuvent être soudés)
bien que je sois un an plus jeune que jean-jacques, je suis allée à l'école un an plus tôt; probablement que jeanne avait choisi de garder son fils unique, son petit le plus longtemps possible à ses côtés... et c'est tout à son honneur.
le jour de "sa" rentrée en maternelle, jean-jacques était un peu perdu (normal, ni le premier... ni le dernier)
son réflexe fût de me prendre la main, comme j'étais celle qu'il connaissait le mieux...
... quand georges surgit: "tu sais bien que ta maman t'a dit de ne pas jouer avec jacqueline, car elle a des puces!"
moi et JJ: "!!!...???   "
marie-josée, la grande sœur de georges: " laisse les; çà ne ce dit pas des choses comme çà... surtout que tu sais que ce n'est pas vrai."
par la suite on a su que jeanne l'avait même dit à la directrice, sœur du cœur de marie, lors de l'inscription; celle-ci, nous connaissant, ne l'avait, heureusement, pas prise au sérieux.

pyram
pyram était le chien de georges et claude; un superbe chien berger qui se laissait volontier caresser, chaque fois que j'allais jouer au stang meur.
une autre raison m’amenait parfois au stang meur... nous avions le téléphone, et faisions un peu "cabine téléphonique" pour le secteur; si quelqu'un appelait pour un voisin, et qu'il n'y avait pas école, j'enfourchais mon vélo pour faire la commission (ne riez pas... c'est comme çà qu'on disait!).
une chose que je ne savais, par contre, pas était que si pyram était super gentil lorsque ses maîtres étaient là... c'était un excellent chien de garde en leur absense; un peu trop même.
et, alors que je suis arrivée à vélo, pour la commission téléphonique... il s'est jeté sur moi, et entailladé mon dos... bon, une belle éraflure, mais plus de peur que de mal.

le BEPC
à force de changer jean-jacques d'école, jeanne avait fini par nous séparer... nous n'étions donc plus que 3 mousquetaires à l'heure du collège à faire les 400 coups.
mais "léon" et "le moigne", c'est très proche dans l'ordre alphabétique... tellement proche que jean-jacques était sur la table juste devant moi, pour passer le brevet, au relecq-kerhuon.
3.5 ans qu'on s'était à peine vus, tout juste croisés ou entrevus en voiture, ou au loin....
... on aurait pu se jeter dans les bras, avoir 50 000 choses à se dire; ben non! on s'est regardé, point! un simple sourire nous faisait savoir que l'autre allait bien... et c'était le principal.


passé le lycée, j'ai également perdu la trace de georges et claude... que diable, j'aimerais un jour retrouver mes 3 mousquetaires... même juste à café!

à propos de bloavez mad

vous avez peut-être remarqué, comme moi, que tout le monde n'écrit pas "bonne année" en breton de la même façon.

tout d'abords, bretonnante que je ne suis pas, je me suis dite que je faisais des fautes... puis, je me suis rappelée que mon père ayant grandi à ploudaniel, et ma mère à logonna, disaient ne pas parler le même breton.

ainsi me semblait l'explication la plus probable... jusqu'à hier, où il y eu discussion puis explication à la radio:
petit rappel, j'écris "bloavez mad" sans h et avec un d, alors que certains l'écrivent "bloavezh mat" avec un h et un t.

- "bloavez mad" est l'écriture pratiquée jusqu'aux années 50;
-  lorsque le breton a commencé a être enseigné dans les écoles, il a fallu uniformiser l'écriture et inventer une grammaire du breton; ainsi, "bloavezh mat" est l'écriture enseignée à l'école.

pour faire simple, il y a la "old school" et la "new school".

perso, je garderai l'écriture "bloavez mad", car je la trouve plus ronde, plus douce, plus agréable à l’œil.

mardi 9 octobre 2012


le trésor du colibri 22

noëllllllllll................
à la base, je n'ai pas été élevée dans les paillettes... même si l’événement a toujours été marqué, les scintillements et extravagances entourant les fêtes de fin d'année m'ont toujours dérangé.



le quai du léon
si à l'heure actuelle, les illuminations sont largement montrées par les médias, les villes se faisant largement concurrence... et même les particuliers rentrant dans la compétition... lorsque j'étais petite, daoulas ne décorant pas son bourg de milles lumières, la seule illumination de mon souvenir était à landerneau;
comme aujourd'hui, les arbres sur le quai, enguirlandés, postés comme de grands soldats, donnait au centre ville noblesse et majesté...
... puis, sur le pont... qui peut me dire si il existe toujours ? je n'en suis pas sûr... "le bateau" qui aura vogué chaque noël, pendant plusieurs décennies.

les noëls de mon enfance
je n'ai jamais eu de jouets, ni à noël, ni autrement; ma mère n'ayant pas de permis n'avait pas l'occasion de faire les magasins... pas grave, elle nous a appris à être heureuses avec ce qu'on avait... et c'est, je pense, le plus beau des cadeau.
pour marquer noël, je me souviens donc d'avoir, à la mode de l'entre deux guerres, donc celle de son enfance, une orange et un ballotin de chocolats.
l'effort était donc porté sur le repas... la bûche nappée d'une crème moka... plus ou moins réussie.

lapine
si nous n'avions pas de cadeau à noël, à l'arrivée des petits enfants, elle n'en aurait pas oublié un pour remplir sa hotte; faut dire que les conditions avaient changées; les déplacements, donc les achats plus faciles.
pour le premier noël d'élisabeth, elle avait pris "lapine"; jaune tendre comme la douceur de ses sentiments pour ses petits enfants; il n'y a pas mieux qu'une peluche à grandes oreilles, car facile à prendre pour un petit;
lapine a tenu compagnie à élisabeth plluuussieures années, au point d'en perdre les oreilles et la queue; peu importe, c'est fusionnel, une lapine...
... une année, yannick a offert comme cadeau de noël à sa petite soeur, d'avoir recousu les oreilles!!!



ils seront toujours ainsi, mes noëls préférés... sans fioritures, ne gardant que l'essentiel, ce dont on se souvient pendant des années.