le trésor du colibri 25
les années purement colibri
ma mère
m’appelait "jacquotte tête de linotte" ; ces années là étaient
brouillon, strouillon, mes mains ne suivaient plus mon cerveau, la tête
dans les nuages, incapable d'apprendre 3 phrases, complètement
désorganisée je vivais un cauchemar qui faisait écrire sur mes carnets
de notes, "peut mieux faire", alors que j'avais sincèrement le sentiment
d'aller au bout de mon énergie.
elle démarre de l'entrée en CE1... pour se terminer à l'entrée en 5ième.
le carnet de notes du CE1
je
me souviens de ce carnet cartonné à 3 pans... "1er trimestre: bon
travail... 2ième trimestre: bien, mais jacqueline est joueuse... 3ième
trimestre: jacqueline ne pense plus qu'à jouer".
quand j'y
réfléchis, je suis étonnée, dans le sens où j'ai eu l'impression de
perdre pied dès le début de l'année; après 3 années de dilettante dans
la classe de sœur marie de la visitation, tout allait soudain trop vite,
mes mains n'arrivaient plus à écrire, les leçons que j'avais tant de
mal à apprendre, moi qui marchait à la logique.
le problème de CM2
mon
repère... 8 ans en 8ième; j'étais en CM1, dans la classe de sœur marie
de la trinité. CM1 et CM2, le cours moyen, 32 élèves sur 2 niveaux; idem
pour le cours élémentaire... çà permettait aux élèves de voir, ou
d'entendre une même chose 2 années de rang, disons de participer aux
cours de l'autre niveau.
et c'est ainsi, qu'un jour, alors en CM1, j'ai résolu un problème de CM2... qui les tracassait depuis la récréation.
ah!!! les maths (enfin, le calcul disait-on à l'époque), ce sont chaqu'années elles qui m'ont sauvé d'un redoublement certain.
les punitions
le
cours élémentaire et le cours moyen se trouvaient l'un à côté de
l'autre; mademoiselle kermarrec et sœur marie de la trinité avaient
trouvé un moyen simple et efficace pour donner les punitions:
au
fond de chaque classe se trouvait une table vide; lorsqu'on était puni,
on devait aller faire la punition dans l'autre classe, sur cette fameuse
table...
la "hhoooonnntte" de devoir montrer à l'autre groupe son
état fautif, et d'y rester jusqu'à la prochaine récréation... faisait
perdre au plus vaillant, l'envie de recommencer.
la leçon de chant
un bon souvenir tout de même... les leçons de chant
je
n'ai jamais vu aucune autre école aussi bien équipée pour le chant:
piano dans chaque classe, carnet de chant, et surtout maitresse très
averties au solfège et autres vocalises.
"en passant par la lorraine avec mes sabots..." que du bonheur!!!
l’œil du cyclone
alors
que j'allais passer en CM2, l'abbaye perdait ses classes de collège;
danielle devant aller au CEG en 4ième, on m'a aussi changé d'école;
me
voici donc dans la classe de Mme scao; qu'elle était douce, calme,
toujours la parole gentille; de plus, le bonheur pour un colibri comme
moi... juste une opération en devoir du soir... cool... enfin, si, le
problème du matin à finir... mais je l'avais toujours fini.
sinon,
pour nous préparer à l'entrée en 6ième, elle nous faisait une heure
d'étude le soir... pas un cours, mais nous faire travailler les acquis
fondamentaux et autres méthodes.
c'était pour moi, l'année "repos
de l'esprit"... qui me faisait oublier que l’œil du cyclone, il faut
repasser dans une zone de turbulence... pour en sortir.
les colles
colibri à colibri et demi... me voici arrivée au collège; l'année de 6ième, collée quasiment tous les samedis...
pas
que je sois mauvaise élève, ou qui faisait des bêtises, ou qui
perturbait la classe.. non non!!! j'avais chaque semaine oublié un
cahier à l'école, m'empêchant de faire mon travail... ou le dit travail
resté à la maison, que je n'avais pas pu présenter à l'école.
Mr
thomas était intendant, surveillant, homme à tout faire à la fois... il
me regardait chaque fois avec désolation... lui qui aurait sûrement
préféré aller à la pêche, plutôt que de surveiller des élèves en
retenue.
avec cette fin de 6ième se termine cette
période de turbulence... les vacances passées, sans rien faire de
particulier, je suis soudainement devenue une élève ordonnée, organisée;
même mon écriture a changé.
à l'heure d'aujourd'hui, je
sais que tout ceci est neurologique... une certaine maturité du cerveau,
des connexions qui se font ou pas... des connexions qui se construisent
en travaillant, ou jamais; ou plus tard, ou sans rien y faire.
donc,
ne jamais comparer son enfant avec celui du voisin, ne jamais penser
d'un enfant qu'il ne fait pas d'effort parce qu'il n'arrive pas...
simplement l'aider à avancer.
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