le trésor du colibri 19
la toute petite école du colibri
j'avais
3 ans et chaque soir, j'attendais impatiemment mes 3 grandes sœurs
revenir de l'école... en faisant le "cochon pendu" sur les accoucheuses
(image que seuls les producteurs de porcs peuvent visualiser... çà ne
s'explique pas!!! lol... çà se vit!!!); donc fût décidé, qu'à la
rentrée, j'irai à l'école.
3.5 ans, je faisais ma 1ère rentrée,
sachant lire, écrire et compter; j'ai toujours pensé avoir appris avec
mes grandes sœurs, jusqu'à ce que ma mère me dise: "tu crois qu'elles
étaient gênées avec toi!!!".
l'année d'avance
j'ai souvent entendu dans mon enfance: "tu as un an d'avance... tu dois bien travailler à l'école".
la
raison était tout autre; à l'abbaye, il y avait 3 classes, "maternelle-
CP", "cours élémentaire" et "cours moyen". autrement dit, dans la
petite classe que menait sœur marie de la visitation, il y avait 4
niveaux, 3 de maternelle et le CP; lorsque je suis arrivée, nous étions
que 3 élèves, chez les "tout petits"; par soucis de simplification, elle
nous a mis avec le niveau au dessus.
et une fois pris le train... on continue dans le même wagon!!!
années "club Med"
en
arrivant, je savais donc lire, écrire et compter... enfin, simple, mais
les bases quand même... qui faisait que tout me semblait simple.
ailleurs,
d'autres parents auraient dit: "ma fille s'ennuyait à l'école"... oh
là! pas moi; heureuse d'y trouver des copains et copines, d'avoir des
journées actives; la 1ère année, on faisait la sieste sur la table
l'après-midi... et dès que les beaux jours pointaient leur nez, la sœur
sortait les canards à bascule, normalement prévus pour les petits, pour
nous amuser.
la cantine
faisant travailler
ma mémoire... je me souviens des sardines, que aujourd'hui j'adore,
mais qu'à l'époque je n'en supportais pas les arrêtes; par contre, je me
rappelle aussi de mon plat préféré, en entrée, de la semoule avec la
sauce tomate dessus; çà peut sembler étrange, mais c'était très bon;
imaginez, dans un plat, de la semoule froide, non sucrée, avec dessus
une excellente sauce rouge, légèrement sucrée, à base de concentré de
tomate.... miam miam molino!!!!
de cette cantine, je me rappelle aussi de la cantinière: henriette.
henriette semblait ne pas être beaucoup payée à l'abbaye; elle allait en journée. à
côté, au craz, il y avait des fraises... et yvette ne manquait pas de la
demander pour ramasser.
mais un jour, elle a cru que yvette se
moquait d'elle; alors qu'elle lui avait fait part de son envie de
travailler, yvette lui avait répondu: "oui, mais pour l'instant, il n'y a
pas assez pour employer du monde; je ramasse seule."
henriette,
"dubitative", s'en est retournée; elle était sure d'avoir vu plusieurs
personnes dans le champ, se disant: "je fais comment pour vivre, si on
ne veut pas de moi pour travailler."
... ce que henriette ne
savait pas est que ceux qui travaillaient du matin jusqu'au soir, dans
le champ d'yvette, travaillaient aussi du soir au matin... comme ceux-ci
étaient "des épouvantails".
le caddy de sœur jeanne-marie
je ne l'ai pas eu comme institutrice; sœur jeanne-marie avait succédé, dans la petite classe à sœur marie de la visitation.
autant, cette dernière était douce et calme... autant, la nouvelle était "montée sur pile", vive qu'elle était.
mais
j'aimais bien sœur jeanne-marie; elle avait une énergie très
communicative. l'image la plus mémorable que j'ai d'elle, est de la voir
emmitouflée dans une doudoune noire, circulant sur son caddy prune.
un
jour qu'elle était au squivit, elle expliquait à ma mère et moi: "
lorsque je suis arrivée à l'abbaye, on m'a donné le choix entre "me
payer mon permis" ou "me payer un cyclo"... eh! j'ai choisi le cyclo;
même avec mon permis, j'aurais rarement eu le droit de prendre la 2cv,
comme sœur saint jean, l'infirmière, est prioritaire... avec mon caddy,
je vais où je veux, quand je veux... même à brest"
du bonheur en barre... sœur jeanne-marie.
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