samedi 6 octobre 2012


le trésor du colibri 14

stagiaires
dans l'enseignement agricole, il y a un réseau d'école en alternance... les "maisons familiales"; de son actif, mon père accueillait des stagiaires, entrainé par un jeune et dynamique voisin, jean-claude ( du craz); on va dire que çà devait être de 1978 à 1982 pour situer;
à l'époque, il y avait le capa en 2 ans et le bepa en 2 ans, et la règle étant qu'un jeune venant d'une ferme était stagiaire chez lui, ne faisant que 4 à 6 semaines à l'extérieur et un jeune pas du milieu agricole allait stagiaire à l'année dans une ferme.



françois
le 1er stagiaire du craz avait fait ses 4 semaines en juin; jean-claude lui avait proposé de rester l'été se faire comme on dit "quelques petits sous"; bien... heureux françois; fin août, pas pressé de rentrer... son père lui imposait, les semaines à la maison, de travailler à l'usine, chaque matin... avant de faire une 2ième journée à la ferme.

jacques
encore un stagiaire du craz; jacques était travailleur, gentil, pas compliqué, il faisait tout ce qu'on lui demandait... et c'est ainsi qu'un 1er avril, charles, le père de jean-claude, lui demande d'aller chez louis, mon père, "chercher la clé des champs; et, il vaut mieux que tu accroches le plateau derrière le tracteur, parce que c'est lourd".
arrivé au squivit, il lui a fallu du temps pour comprendre que "poisson d'avril"... " bon allez, viens boire un coup".

l'inconnu...
celui ci, même si on s'en souvient, le nom "???"
il était arrivé en stop, vers 11h le lundi matin; il voit charles et lui demande: "il est où... le singe ?"
le temps des présentations, c'était le déjeuner; yvette lui propose en 1er le plat de pommes-de-terre... il benne "tout" dans son assiette; c'en était trop pour charles, il est sorti de table... et l'après-midi, jean-claude a téléphoné à l'école, tellement ce n'était pas possible.

nathalie
il y a eu une fille stagiaire au squivit; nathalie n'avait pas choisi d'aller en maison familiale; un peu comme françois, c'était pour ses parents de la main-d'œuvre pas chère "pour vider sous les taureaux" disait elle; merveilleuse nathalie, elle est venu quelques années plus tard, rendre visite à mes parents qu'elle n'avait pas oublié.

jérome 
le 1er stagiaire du squivit avait fait 3 semaines de rang; le directeur nous avait expliqué que 'chez lui ce n'était pas trés moderne, c'était donc bien qu'il aille voir ailleurs"; 3 semaines bien passées; il était convenu que mes parents le ramène chez lui; d'ailleurs ce fût la règle pour chacun... et c'était plutôt sympa comme idée;
la veille de partir, mon père lui demande: "alors, content de rentrer à la maison ?"
jérome: "... non!"
gros silence...
le lendemain, chez lui, mes parents ont compris; jérome était fils unique de 16 ans, entre ces parents et ses grands-parents... rien à dire... la maison au sol en terre battue, le tas de fumier accolé à la maison; çà expliquait bien aussi les recommandations du directeur de l'école.

rémi
rémi était le dernier stagiaire de mon père; celui-ci ayant fait un infarctus, l'année précédente, avait demandé à ne plus accueillir de stagiaire, d'autant qu'il diminuait progressivement ses bêtes, ayant l'intention, de prendre sa retraite.
le directeur de l'école avait insisté: " louis, j'ai un jeune, je ne sais pas où le placer; il sera bien chez toi!!!"
mon père: "bon, d'accords!"
rémi était fils de cantonnier; on peut dire qu'il découvrait... et en 4 semaines qu'il a été chez nous, il y aurait un bouquin à raconter tellement il était surprenant; la plus belle cocasserie était, je pense, avec gilbert, le parisien qui venait en vacances au squivit; rémi suivait gilbert partout, cherchant à discuter:
rémi: "bientôt, il n'y aura plus de paysans; ben oui, c'est trop dur comme travail et à quoi bon, on trouve tout dans le supermarché"
gilbert: "...???"
rémi: "et puis, t'as vu tout le fumier dans la fosse?"
gilbert: "oh! là, il n'y a pas beaucoup; louis a vendu plein la fosse, l'hiver dernier, comme il pense prendre sa retraite."
rémi: ".....??????????????????????"
bon, louis il est gentil... mais en 2 fois 2 semaines, il a eu sa dose...
depuis, j'ai eu des nouvelles de rémi; il travaille à la commune comme son père; il est encadré par un gentil chef d'équipe qui lui donne à faire ce qu'il aime... et il est heureux.

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