mardi 9 octobre 2012


le trésor du colibri 18

jeanne la tarzane... se ballade, de liane en liane...
c'était la petite chanson qui me venait automatiquement en tête, lorsque je pensais à jeanne la voisine; on peut dire que c'était une "belle femme", toujours très élégante... sinon, elle faisait plus penser à ariette olson, de "la petite maison dans la prairie" dans ses paroles... bon, allez!!! on va lui trouver comme "bonne excuse", qu'elle n'a jamais digéré qu'on s'installe au squivit; faut avouer que çà lui aurait fait une jolie ferme, tout autour de chez elle, ma foi.

le remembrement
mes parents sont arrivés au squivit en 1961, juste avant le remembrement; les champs étaient en petites parcelles, toutes mélangées; il fallait souvent passer dans le champ d'un voisin, pour aller dans le sien, donc faire autant de chemins, qui diminuaient d'autant les parcelles... sans compter, que me disait ma mère: "combien de fois, je me suis trompée de champ, pour emmener les vaches".
les talus ont donc été défaits, redistribué les surfaces de façon équitable, par rapport à l'ancien, et fait le minimum de chemin "carrossable" pouvant laisser passer le matériel agricole moderne existant et prévisible; bon, ok!!! c'est pas encore la grande plaine... mais, le travail y devenait plus facile pour tout le monde.
"aahhhhh!!!!!!" que jeanne était heureuse; elle allait se débarrasser de "la vasière", un de ses champs, près de la grève, celui-ci, revenant à germaine et louis; ouai... une fois remembré, cultivé comme il faut, le champ n'était plus si vasière que çà... "AAAAAAA".

les vaches
un jour fût venu à jeanne, l'idée lumineuse de faire passer ses vaches dans notre cour... juste devant la maison; à la protestation de ma mère, elle répondit que la cour lui appartenait.
germaine: "... !!!!... tu as déjà vu une maison, où lorsqu'on sort de chez soi, on est chez le voisin ?"
jeanne: " ben, c'est comme çà!"
germaine: " c'est simple; si tu veux, demain, on ira voir à la mairie; sur le plan, on verra bien."
pas de réponse de jeanne... elle n'a plus jamais repassé ses vaches chez nous.


le mur de la honte
vous savez, c'est ainsi qu'on appelait le mur de berlin, celui qui coupait la ville en deux, pour séparer deux territoires ennemis... et ben, au squivit, c'était ainsi; mon père en avait tellement marre des agissements de jeanne et max, son chien, qu'il a construit un mur entre les deux cours... et c'est ainsi qu'on l'appelait.
depuis, contrairement à berlin, le mur n'a pas été détruit, car il protège avantageusement des vents dominants.

everybody need somebody
on a beau être fort et fière, il arrive toujours dans la vie, des moments, où l'on a besoin des autres.
un jour, j'étais dans le potager avec ma mère... tout à coup, on entend une douce voix, à travers les arbres: celle de jeanne!!!
jeanne: " germaine... tu as butté tes patates ?"
germaine: " non, pas encore; c'est un peu tôt, elle ne sont pas encore sorties"
jeanne: "moi, j'ai dû faire; je les ai planté tôt... et j'avais peur du gel"
...
cette douceur soudaine, même candides soyons nous... on savait bien qu'elle venait d'un service qu'elle avait à nous demander.

la mort de françois
comme on disait à l'époque, françois était "de famille" à avoir la tension; çà supposait, régime, médicament, suivi médical régulier; à la visite de la MSA, on lui avait dit que çà devenait grave, qu'il fallait redoubler de vigilance, peut-être lever le pied... mais françois avait beaucoup à faire et peu de temps pour s'occuper de lui.
un dimanche après-midi, il avait mis du lisier; aujourd'hui, c'est interdit d'épandre les dimanches et jour de fête, mais à ce moment là, la réglementation ne le spécifiait pas.
jeanne faisait la sieste... puis bu son jus... puis regardé la télé... puis préparé le repas du soir; c'était dimanche soir, on n'en fait moins autour des bêtes... faut bien se reposer; la nuit venue, pas de françois, le tracteur tournait seul prés de la fosse; elle appelle, elle appelle... rien; elle s'inquiète, appelle le cousin, puis les gendarmes... qui organisent une battue, pour rechercher françois avec des piles, dans cette nuit, sans la moindre lumière de la lune pour aider.
joêl est" tombé dessus"... en plein champ; sensible qu'il était,...
le lendemain, les circonstances devinrent plus claires: françois en train de pomper du lisier... voit ses vaches parties voler... va les ramener dans leur champ... et ce fût l'effort de trop.

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