mercredi 12 juin 2013

le trésor du colibri 43

station expérimentale
La nature, animale ou végétale, est tellement complexe qu'il reste une multitude de choses à découvrir...Lorsqu'on ne vit pas dans un milieu, on se base sur ce qu'on voit et qu'on entend et sur sa logique, pour tirer des déductions... pouvant être totalement fausses.
C'est pourquoi, en agriculture, il y a des stations expérimentales, permettant de faire des essais, des recherches, des mesures sur les préoccupations du moment...Ceci dit, chacun peut-être expérimentateur chez lui au quotidien.

la paille
Pendant des années, j'ai lu comme recommandation, 5kg de paille/jour/vache sur les aires paillées. Même si on sait que çà dépend de plein de paramètres, c'est un bon repère, ma foi.
Puis un jour, c'est passé à 6kg, puis 8 kg, puis 10kg....oh! oh! oh! ceux qui écrivent çà, çà se voit que ce n'est pas eux qui payent la paille!!!!
Je ne fus probablement pas la seule  étonnée, car une étude fût demandée à la station de trévarez sur le sujet. Comme l'argument était la santé des vaches, ils ont analysé les germes dans le fumier, selon la quantité de paille apportée... et ils se sont rendu compte, que plus on met une épaisse couche de paille, plus le fumier chauffe, et augmente la prolifération de germes patogènes.
Conclusion de l'étude, il faut mettre souvent mais en fines couches.

les bougies poreuses
La bretagne, région d'élevage, a longtemps été... et encore... montrée du doigt pour les problèmes de nitrate.En fait, en bretagne, les eaux sont en surface, il y a donc très rapidement pollution... mais, également, très rapidement résolution d'un problème pouvant survenir.
De ce fait, il fût normal que ce soit la bretagne qui fit les études.
Donc à trévarez, avec l'aide de bougies poreuses, ils ont mesuré les fuites d'azote sous prairies... 0UN, 50UN, 100UN et 150UN...et ils se sont rendu compte qu'il y avait plus de fuites d'azote à 0UN que à 50UN.
La raison est tout à fait compréhensible: Si on ne donne pas à manger à une plante, elle souffre et profite moins de l'azote naturellement minéralisé dans le sol.

les tas de fumier au champs
La fumière servant aux fumiers raclés, l'habitude est de mettre les fumiers d'aires paillées en tas au champ, en attendant de l'y étaler. Il s'agit d'un fumier sec contrairement au fumier raclé.
Puis çà a été interdit, un moment... puis, encore à trévarez, ils ont mesuré les fuites d'azote sous le tas, et autour du tas, à l"aide des bougies poreuses.
Conclusion: les fuites sont insignifiantes... donc, les tas on été autorisés de retour... mais que d'aire paillées, et de au moins deux mois.

études perso
Même si elle n'est pas agricole, j'ai une formation scientifique... donc, les études, les mesures, les essais, l'observation... enfin, tout çà, c'est mon kiff... AAAAAAA
à partir du moment où j'ai arrêté le contrôle laitier, j'ai tout de suite fait le contrôle par l'éleveur, et je notais, je cherchais ce que je voulais savoir... par exemple, j'avais entendu que les vaches avaient plus de MG (matière grasse) le soir que le matin... je choisissais une vache en milieu de lactation, pour laquelle il y avait un flacon à son nom et un flacon à un autre nom d'une vache qui n'existait pas... par exemple Didine et Dany.
Conclusion: plus de leucos de le main que le soir, même TP(taux protéitique) le matin que le soir et plus de MG le soir que le matin.

pâturage
à un moment donné, mon idée était de donner aux vaches la juste quantité d'herbe qu'elles pouvaient manger... à savoir que j'avance le fil à chaque repas... L'idée était donc que si tout est brouté, c'est qu'elle n'ont peut-être pas eu assez, donc j'augmentais d'un pas; et si ce n'était pas tout brouté, je diminuais d'un pas...
... Et c'est ainsi, que j'en suis arrivée à la conclusion qu'elles mangent double la journée de la nuit.
En fait, on peut dire qu'elles font 3 repas/ jour; pour 15kg de MS(matière sèche), elles font 2 repas de 5kg MS, un le matin et un le soir et un repas de grignotage dans la journée.


fièvre de lait
Là, ce n'est plus de l'expérimentation... les 1ères années, il y avait dans mon troupeau une de temps en temps, on va dire comme chez tout le monde.
C'est tout de même impressionnant, la vache qui ne se relève pas, et que si ce n'est pas pris à temps, elle peut mourir.
Donc, j'ai demandé au technicien du contrôle laitier... Réponse: " ce sont des choses qui arrivent, il y a des époques et certaines vaches sont plus sujettes".
Bref, je suis restée sur ma faim.
Puis, gitane, ma meilleure vache est morte d'une fièvre de lait survenue la nuit, donc pas prise à temps... j'ai posé la même question au véto... même réponse...
Je ne pouvais accepter, alors j'ai bouquiné jusqu'à avoir trouvé dans le livre de l'INRA...
Explication: " la fièvre de lait est une chute de calcium dans le sang lors de la montée de lait; naturellement, la vache mobilise le calcium dont elle a besoin, mais ses besoins doubles pendant les 2 jours suivant le vêlage, et si elle a eu trop de calcium dans la ration juste avant le vêlage, elle ne peut mobiliser suffisamment... d'où la fièvre de lait.
La prévention n'est donc pas de donner du calcium avant le vêlage, mais au contraire de limiter à 60g par jour"
avec l'habitude, le calcul est simple... une fois qu'on sait que dans l'herbe c'est 6g, le foin 4.5g, le maïs 2g, le trèfle 10g., la vache à l'approche du vêlage mangeant environ 11kg MS.


Moi, je dis "MERCI" aux stations expérimentales nous aidant à faire chaque jour au mieux le métier qui nous passionne.

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